LES GRANDS TRAVAUX DE FRANCE



LA PLUS PUISSANTE
USINE HYDROELECTRIQUE FRANCAISE :
LA CENTRALE D'EGUZON

On vient d'établir sur la Creuse, à Eguzon, un barrage permettant d'alimenter une usine de 75.000 C.V., qui est, à l'heure actuelle, la plus puissante centrale hydroélectrique de France. Cette centrale permettra de fournir au chemin de fer du P.-O. les cent millions de kilowatts-heure nécessaires pour l'électrification de la ligne Paris-Vierzon et d'économiser ainsi, annuellement, près de 250.006 tonnes de charbon.
Le prix de revient de cette énergie hydro électrique est inférieur d'un peu plus de la moitié au prix de l'énergie électrothermique fournie par cette quantité de combustible. On juge ainsi des économies qui seront réalisées un jour, losque les travaux d'électrification projetés en France seront achevés.
D'une hauteur de 60 mètres, le barrage d'Eguzon mesure 800 mètres de développement à sa partie supérieure. Sa base, très large, a une épaisseur de 55 mètres, presque égale à sa hauteur. Ce barrage retient la masse énorme de 54 millions de mètres cubes d'eau, formant ainsi un lac artificiel. La centrale hydroélectrique est construite au
Cliché de L'Illustration
VUE GENERALE DU BARRAGE D'EGUZON, ETABLI SUR LA CREUSE

pied même du barrage. Deux conduites forcées, une de chaque côté du barrage, le traversent complètement avant d’aboutir aux turbines qui commandent les turbo-alternateurs producteurs d’énergie électrique. Sur la coupe ci-dessous, on voit une des deux prises d’eau, sorte de tour dans laquelle s’éngouffre l’eau après avoir traversé des grilles mobiles servant à arrêter les feuilles et les corps étrangers qui se trouvent dans la Creuse. Les batardeaux servent à arrêter l’eau. Des vannes permettent de régler le débit, de même que les vannes sphériques situées sur les embranchements de la conduites forcée quidesservent chacun une turbine. Enfin, un reniflard sert à éviter les coups de bélier provoqués par une fermeture trop brusque des vannes sphériques.
En dehors de tous les dispositifs de réglage et de vannage, deux déversoirs, un sur chaque rive, sont susceptibles d’évacuer un débit de 2.000 mètres cubes.
Grâce à ces importants travaux, non seulement, en dehors du chemin de fer, l’Indre et la Creuse pourront recevoir une notable quantité d’énergie, mais les usines thermiques de la région parisienne elles-mêmes bénéficieront d’un appoint considérable.
J. M.
Dessin de L'Illustration
COUPE PERSPECTIVE DU BARRAGE D'EGUZON
Reproduction intégrale de l'article de La Science & la Vie N° 110 d'Août 1926

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