Le long du quai Sully Prudhomme Le long du quai, les grands vaisseaux Mais viendra le jour des adieux, Et ce jour-là, les grands vaisseaux |
Sully Prudhomme (1839 - 1907), premier prix Nobel de littérature, bien qu'il ne soit pas totalement tombé dans l'oubli, doit aussi beaucoup à Fauré qui a signé un de ses plus grands tubes avec "Les Berceaux", op. 23 N°1 de 1883 . Le poème, dont le titre original est en fait "Le long du quai", est simple et bien écrit, jouant sur l'opposition un peu mélo des vaisseaux qui tanguent et des berceaux qu'on balance, mais il ne serait jamais passé à la postérité sans le génie de Fauré !
L'accompagnement obstiné du piano joue sur l'ambiguïté de ce balancement rythmique, à mi chemin entre le bercement et le tangage, tandis que la voix calme au début, se fait soudain véhémente en évoquant les "horizons qui leurrent", illustrés par une mini-tempête au piano, avant de s'achever dans un calme balancement serein ou fataliste.
Cette miniature de deux minutes et demi est exemplaire de cette fusion totale entre la musique et la poésie évoquée plus haut.
Cette oeuvre a fait l'objet de très nombreux enregistrements dont voici quelques échantillons. Une collection de berceaux, en quelque sorte :